Sarah Moon et Mathias Enard invités pour les 140 ans de l’Orient-Express à la Villa Médicis à Rome
À l’occasion de la célébration des 140 ans du train mythique, le fonds de dotation Orient Express invite la photographe Sarah Moon et l’écrivain Mathias Enard pour le deuxième volet de l’exposition présentée en 2021 aux Rencontres d’Arles.
Composé de photographies issues des archives de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits, ce deuxième volet invite la photographe Sarah Moon à porter un regard contemporain sur l’Orient-Express, objet technique devenu icône culturelle. L’exposition retrace aussi cette épopée mythique avec une nouvelle section dédiée au Rome-Express, mis en service en 1883 et parcourant les 1446 kilomètres qui séparent Paris de Rome, en longeant la Riviera française puis celles du Ponant et du Levant italiennes. Une commande littéraire à l’écrivain Mathias Enard, ancien pensionnaire de la Villa et spécialiste de l’Orient, complète la programmation avec des pièces sonores réalisées avec France Culture, que le grand public pourra également retrouver en podcast.
L’exposition Orient-Express & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne explore sur près d’un siècle le train comme lieu de tous les possibles, entre histoire et fiction. L’Orient-Express a cristallisé une multitude de récits et de représentations basés sur des faits réels ou inventés. Or, avant de devenir un objet littéraire et cinématographique, l’Orient-Express est d’abord le train d’une compagnie ferroviaire : la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL). Exploité entre 1883 et 1977 et reliant Paris à Constantinople, puis Istanbul, il est le premier d’une série de trains de luxe internationaux. Sa création a constitué un tour de force diplomatique et économique à une période où le chemin de fer est utilisé comme un instrument au service du pouvoir politique des empires et États.
Les œuvres et les photographies présentées dans l’exposition sont issues du fonds d’archives de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits. Épreuves photographiques mais également plans, cartes, dessins techniques ou encore affiches publicitaires d’époque, l’exposition rassemble plus de 200 pièces qui inscrivent l’Orient-Express dans son contexte historique global. Si la plupart des photographies sont anonymes, d’autres sont signées de célèbres ateliers tels Paul Nadar, Albert Chevojon ou encore Sébah & Joaillier. Au-delà du mythe, l’exposition révèle toute l’ingénierie d’un train de luxe rendue possible par un impressionnant réseau d’ateliers et de services (blanchisseurs, ébénistes, chaudronniers, etc.).
L’Orient-Express dans l’objectif de Sarah Moon
L’exposition présente également un travail inédit de la photographe et réalisatrice française Sarah Moon réalisé dans le cadre d’une aide à la création du fonds de dotation Orient Express. À différentes reprises, l’artiste a voyagé sur les traces ferroviaires de l’Orient Express, empruntant ses parcours réels et imaginaires. Dans un film de 3 minutes et une édition sous forme de journal, elle assemble des images personnelles, des photographies des montagnes jurassiennes publiées dans le livre Fashion Eye Orient Express, et des images inédites réalisées en 2022 sur le trajet historique du train, entre Paris, Vienne et Budapest.
Née en 1941, Sarah Moon développe son travail personnel autour de trois thèmes : l’évanescence de la beauté, l’incertain et le passage du temps. Elle a publié de nombreux livres, parmi lesquels Coïncidences, Circus, Le Fil rouge, Photopoche, ou 1.2.3.4.5, récompensé par le prix Nadar. Elle a également réalisé un long métrage, Mississippi One (1990), plusieurs courts métrages inspirés des contes d’Hans Christian Andersen et de Charles Perrault, et des films documentaires sur la photographie et les photographes. En 2021, le Musée d’Art Moderne de Paris a présenté PasséPrésent, une rétrospective de son œuvre.
Un train peut en cacher un autre
Avec l’Orient-Express, le Rome-Express est l’un des grands trains les plus prestigieux de la Compagnie des wagons-lits. Mis en service en décembre 1883, il parcourt les 1446 kilomètres qui séparent Paris de Rome, en longeant d’abord la Riviera française puis les Riviera du Ponant et du Levant italiennes. Présentées aujourd’hui à la Villa Médicis, archives et photographies témoignent de cette aventure ferroviaire francoitalienne.
Mathias Enard, écrivain lauréat du prix Goncourt en 2015 pour son livre Boussole (Actes Sud) et ancien pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-2006, s’est emparé du mythe pour embarquer le visiteur dans un docu-fiction sonore produit spécialement pour l’exposition, en partenariat avec France Culture. L’auteur dont l’œuvre ne cesse d’arpenter les points de rencontre entre Orient et Occident propose un nouveau récit conté le long de la ligne du Rome-Express : les épisodes sont à écouter en cheminant de salle en salle à la rencontre du mythe, ou en rediffusion sur le site et l’application France Culture.
Découvrez toute la programmation autour de l’exposition Orient-Express & Cie, itinéraire d’un mythe moderne, en cliquant ici
Commissaires : Eva Gravayat et Arthur Mettetal
Le fonds de dotation Orient Express
Le fonds de dotation Orient Express a été créé en 2018 à l’initiative de la société Orient Express dans le but de conserver, rassembler, valoriser et transmettre le patrimoine et la culture attachés au célèbre train et à son histoire. Il est le dépositaire des archives d’entreprise de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits ainsi que d’un riche ensemble d’objets historiques. Cette collection, constituée de pièces remarquables, s’intègre dans une dynamique patrimoniale en constante évolution, s’enrichissant de contributions d’artistes contemporains notamment dans le domaine de la photographie documentaire et artistique.
La Villa Médicis
L’Académie de France à Rome – Villa Médicis, fondée en 1666 par Louis XIV, est un établissement français installé depuis 1803 à la Villa Médicis, villa du XVIe siècle entourée d’un parc de sept hectares et située sur le mont Pincio, au cœur de Rome. Établissement public national relevant du ministère de la Culture, l’Académie de France à Rome – VillaMédicis remplit aujourd’hui trois missions complémentaires : accueillir des artistes, créateurs et créatrices, historiens et historiennes de l’art de haut niveau en résidence pour des séjours longs d’une durée d’un an ou des séjours plus courts ; mettre en place une programmation culturelle et artistique qui intègre tous les champs des arts et de la création et qui s’adresse à un large public ; conserver, restaurer, étudier et faire connaître au public son patrimoine bâti et paysager ainsi que ses collections.
L’Académie de France à Rome – Villa Médicis est dirigée par Sam Stourdzé.
[Source : communiqué de presse]
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